Précisions concernant l’utilisation des insecticides chez le chien

Précisions concernant l’utilisation des insecticides chez le chien

Cet article fait écho à un autre article de notre blog que nous vous invitons à lire :

Les parasites externes chez le chien et le chat. Approche en aromathérapie | Pharmacie de la Barre

Nos compagnons canins sont la cible récurrente de divers parasites externes, puces, tiques et phlébotomes, possibles vecteurs de diverses pathologies; plusieurs molécules sont disponibles en prévention, mais reposent le plus souvent sur une action insecticide potentiellement toxique pour l’animal et son entourage ( autres animaux dont les chats, enfants, … ).
Plusieurs études(1) ont déjà pointé la non-innocuité des ces insecticides, de sorte que le débat reste entier concernant leur utilisation et le rapport bénéfice-risque selon le produit et l’animal.

1/LES PARASITES EXTERNES ET LES PATHOLOGIES QU’ILS PEUVENT TRANSMETTRE :

 

LES PUCES :chien-puce_
La puce est un petit insecte sauteur qui se nourrit du sang des chiens et des chats. La puce adulte vit dans le pelage mais les formes immatures (oeufs, larves de puces) sont disséminées dans l’environnement.
Sachant qu’une puce est capable de pondre près de 50 oeufs par jour, vous comprenez qu’elles représentent un véritable fléau pour votre chien et pour vous.
D’autre part, chez certains chiens adultes, en plus de la simple irritation entraînée par la piqûre de la puce, celle-ci peut être à l’origine de problèmes cutanés.


LES TIQUES :

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Les tiques sont des acariens qui mesurent quelques millimètres à peine. Elles vivent sur les hautes herbes et dans les haies, et se fixent sur la peau du chien grâce à leur rostre. Elles piquent le chien pour se nourrir de son sang. Elles peuvent lui inoculer différentes pathologie : piroplasmose, maladie de Lyme (borréliose), ehrlichiose.


LES PHLEBOTOMES :

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Les phlébotomes sont des insectes de très petite taille qui ressemblent à de petits moucherons. Leur particularité la plus frappante est qu’ils volent en silence, et avant chaque piqûre ils sautillent sur leur proie. Ils peuvent être vecteurs de protozoaires du genre Leishmania, inoculant ainsi la leishmaniose.leishmaniose

2/L’ARSENAL DISPONIBLE :


– LES MOLECULES DE SYNTHESE, INSECTICIDES :

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L’ensemble de ces molécules est administré soit par voie externe ( pipettes, colliers ), soit par voie orale ( comprimés ). Les molécules, après administration, diffusent de manière générale dans l’organisme de l’animal, et donc sur la peau, de manière rémanente ( environ 3 à 4 semaines ). Le parasite, en prélevant un peu de sang du chien, absorbe la molécule, et, du fait de l’action insecticide de celle-ci, s’intoxique et meurt.

Les pyréthrinoïdes : Perméthrine, tétraméthrine, et, plus globalement, toutes les molécules se terminant par -éthrine ( attention, mortelles chez le chat ). Ces molécules ont la particularité d’être efficace contre le phlébotome.

Les phénylpyrazones : par exemple, le fipronil (Frontline® ) : Antagoniste du système GABAergique, effet neurotoxique sur le parasite.

Les pyridines : par ex, le pyriproxifène ( associé au fipronil dans Effipro Duo® ) : Cette molécule est une hormone juvénile factice, c’est à dire qu’elle leurre le système du parasite et l’empêche de passer du stade larve au stade adulte.

Le fluralaner ( Bravecto® ) : antagoniste du système GABAergique, validé par l’Union Européenne depuis 2014. Contre-indiqué chez les animaux épileptiques.

Les nitroguanidines : par ex, l’imidaclopride ( associé à la perméthrine dans AdvantixDog® ), antagoniste des récepteurs nicotiniques post-synaptiques.

 

- LES MOLECULES NATURELLES, REPULSIVES ET INSECTICIDES POUR CERTAINES :

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L’extrait de Neem (4) ( margousier -Azadirachta indica A. Juss- ), issu de la graine de Neem : Arbre originaire d’Inde orientale, dont les propriétés insecticides sont connues depuis longtemps des populations locales; répulsif et inhibiteur de la croissance des parasites, l’extrait de Neem a une toxicité très faible (2).

Le pyrèthre de DalmatieTanacetum cinerariifolium ), à ne pas confondre avec la Grande camomille ou Partenelle ( Tanacetum partenium ) : La plante a une certaine importance économique comme source d’insecticide naturel. Les fleurs sont pulvérisées, et on en extrait les composants actifs, un groupe d’esters appelés pyréthrines (C21H28O3, ou C22H28O5) contenus dans divers tissus mais principalement dans les capitules. Ces pyréthrines naturelles ne sont pas persistantes car elles sont biodégradables et se décomposent facilement par exposition à la lumière. De ce fait, leur efficacité est moindre que celle des pyréthrinoïdes de synthèse.

Les huiles essentielles ( HE ) : Bien connues pour leur action répulsive due principalement à leur teneur en citronellal et géranial , citons, bien évidemment, la citronnelle, le géranium, le lemon grass et l’eucalyptus citronné. Ces HE peuvent être associées à la lavande, au tea-tree, dans une huile végétale de Neem. Voir pour cela notre article

Les parasites externes chez le chien et le chat. Approche en aromathérapie | Pharmacie de la Barre

Voici, pour mémoire, la formule que nous conseillons :

HE Tea tree ( Melaleuca alternifolia )6 %
HE Géranium ( Pelargonium grav. )6 %
HE Lavande ( Lavandula off. )6 %
HE Citronnelle ( Cymbopogon nardus )2 %
HV Macadamia ( ou autre HV ) 80 %

administrée localement sous forme de gouttes ( 1 ml pour le chien de moins de 10kg, 2 ml pour le chien de plus de 10 kg, répartis autour du cou et en plusieurs points le long de la colonne vertébrale de l’animal ).

L’inconvénient de ces molécules naturelles est qu’elles ne sont pas rémanentes et leur utilisation nous oblige à renouveler fréquemment l’application.

 

- UNE SOLUTION INTERMEDIAIRE , les pipettes Vetoform® : Les pipettes Vetoform contiennent un extrait de Margosa ( Neem ), des pyrèthres naturelles et de l’IR 3535

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3/ LES ETUDES CONCERNANT LA TOXICITE DES INSECTICIDES :

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En 2012, déjà, (3) l’Anses via l’Agence nationale du médicament vétérinaire a décidé de retirer l’autorisation de mise sur le marché de plusieurs colliers antiparasitaires destinés aux animaux de compagnie : Suite à une réévaluation des colliers antiparasitaires (faite selon des scénarii d’exposition dits « défavorables », ou « scénario du pire » car correspondant à des cas d’exposition maximale qui engendreraient les risques les plus élevés pour les utilisateurs), des risques potentiels en cas d’exposition chronique, sur le long terme, par voie cutanée chez l’utilisateur et plus particulièrement chez l’enfant ont été mis en évidence pour certains de ces colliers. Il s’agissait de colliers à base de Dimpylate, Tétrachlorvinphos et Propoxur, molécules organophosphorées.

Plus récemment, en 2015, (1) l’INSERM a apporté de nouveaux éléments suggérant la neurotoxicité chez l’homme des insecticides du groupe des pyréthrinoïdes, présents dans une grande variété de produits. Cette étude a été réalisée sur près de 300 couples mère-enfant de la cohorte PELAGIE (  Perturbateurs Endocriniens : Étude Longitudinale sur les Anomalies de la Grossesse, l’Infertilité et l’Enfance : mise en place par l’INSERM pour répondre aux préoccupations de santé, en particulier celle des enfants, dues à la présence de composés toxiques dans nos environnements quotidiens. Il s’agit d’un suivi d’environ 3500 mères-enfants réalisé en Bretagne depuis 2002).

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Compte-tenu du fait que l’exposition de l’enfant aux insecticides est fréquente ( cultures agricoles et viticoles, produits anti-puces et tiques des animaux domestiques, produits anti-moustiques utilisés dans la maison, pulvérisation citadine dans certaines régions, … ),  les chercheurs ont émis l’hypothèse d’un éventuel effet de ces contaminants sur le système nerveux et son développement chez l’enfant.
L’exposition aux insecticides pyréthrinoïdes a été estimée par le dosage de cinq métabolites dans les urines de la mère (recueillies entre la 6ème et la 19ème semaine de grossesse) et de l’enfant (recueillies à son 6ème anniversaire).
Les résultats montrent qu’une augmentation des taux urinaires chez l’enfant de deux métabolites est associée à une baisse significative des performances cognitives, alors qu’aucune association n’est observée pour les trois autres métabolites.

D’autre part, les fiches éditées par l’INRS mentionnent, pour chacun des insecticides, les toxicités potentielles, à fortiori en cas d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée. ( ex: 5 )

Un autre aspect de la toxicité de ces molécules est la toxicité neurologique. Toutes ces molécules sont à éviter chez l’animal épileptique, ainsi qu’à proximité des enfants épileptiques. En effet, un des effets indésirables les plus souvent rapporté est le déclenchement de convulsions ( ex : fluralaner : https://www.vetcompendium.be/fr/node/5224 ).

4/ QUE DOIT-ON FAIRE, QUELLE STRATEGIE ADOPTER POUR NOTRE ANIMAL ?

De la même façon que nous devons mesurer la balance bénéfice/risque quand il s’agit de vaccination de nos animaux ( Leptospirose O/N ? Rage O/N ? Toux de chenil O/N ? ), nous devons faire de même pour les anti-parasitaires : La vie quotidienne de mon chien l’expose-t-elle à un risque accru de piqûres ( puces, phlébotomes ) et de morsures de tiques ? ( vie extérieure intense en zones herbeuses, zones humides, sud de la France, chasse, chien au pelage difficile à contrôler, …), ai-je des enfants en bas âge à la maison susceptibles d’être en contact fréquent avec mon chien ? Ai-je un chat en contact étroit avec le chien?

Les réponses à ces questions vont orienter notre attitude :
Il parait évident qu’un petit chien citadin très surveillé ne nécessitera pas les mêmes précautions qu’un chien de canicross parcourant les zones herbeuses jalonnées de baignades dans les mares et au poil long et fourni… croyez-en mon expérience ;-)
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Le risque de piqûre/morsure est maximal pendant la période allant d’Avril à Octobre, avec une baisse de la présence de tiques pendant les épisodes caniculaires. Les traitements potentiellement toxiques peuvent donc, raisonnablement, être utilisés pendant ces périodes à risque, quitte à utiliser des méthodes plus naturelles pendant les autres périodes de l’année.
Si votre animal est victime d’un effet indésirable suite à un traitement par insecticides ( tremblements incontrôlés, convulsions, troubles neurologiques, … ) , veillez à ne JAMAIS réutiliser ce produit à l’avenir pour lui, ainsi que tous les produits contenant une ou plusieurs molécules du produit utilisé.

Si vous traitez votre animal avec un insecticide rémanent, veillez à ce que les enfants gardent leur distance; si vous utilisez des pyréthinoïdes, veillez à ce que les chats ne soient pas en contact étroit avec le chien.

En conclusion, chacun est maître de son animal, mais aussi de sa décision en ce qui concerne les modalités de soin; veillez à toujours peser le Pour et le Contre, il n’y a pas de solution efficace à 100% ni de solution à risque Zéro… Bonnes ballades avec votre toutou, et n’oubliez-pas de toujours vérifier son pelage en rentrant à la maison :-), et soyez en possession d’une pince de type Tire-Tic !

Stéphanie Meysson
Pharmacien
71000 Mâcon

 

(1) : https://presse.inserm.fr/impact-de-lexposition-environnementale-aux-insecticides-sur-le-developpement-cognitif-de-lenfant-de-6-ans/19531/
(2) : http://www.neem.fr/images/documents/Le_Neem_vs_insectes_et_maladies.pdf
(3) : https://www.anses.fr/fr/system/files/PRES2012CPA07.pdf
(4) : http://www.tfsp.info/wp-content/uploads/2016/04/WIA_7_Les-alternatives-aux-pesticides-n%C3%A9onicotino%C3%AFdes-pour-le-contr%C3%B4le-des-ravageurs-Etudes-de-cas-en-agriculture-et-for.pdf
(5) : http://www.inrs.fr/publications/bdd/fichetox/fiche.html?refINRS=FICHETOX_286

Le projet KDog ( chiens renifleurs détecteurs de cancer ) avance!

Le projet KDog ( chiens renifleurs détecteurs de cancer ) avance!

 

Le projet KDog ( chiens renifleurs détecteurs de cancer ) avance :

Mission accomplie pour Thor et Nikios , les deux malinois renifleurs acquis par l’Institut Curie pour être formés à la détection précoce du cancer du sein. Après six mois d’entraînement sur le site de Magnac-Laval (Haute-Vienne), l’Institut a annoncé ce mercredi une « efficacité à 100 % » des tests menés sur une cohorte de 130 femmes volontaires dans le cadre du protocole Kdog.
Prochaine étape : Une « étude clinique » qui se déroulera sur une période de trois ans, entre 2018 et 2021, et s’appuiera sur une sélection de 1.000 femmes.

Thor et Nikios devraient, eux, être rejoints par deux nouveaux chiens de race différente et conduits par un autre dresseur afin « de démontrer également que le protocole Kdog est indépendant de la race du chien renifleur et de son maître », a expliqué Aurélie Thuleau, ingénieur en biochimie, impliquée dans le projet mené sous la houlette de la chercheuse Isabelle Fromantin.
Petite explication au sujet du projet KDog :

Les parasites externes chez le chien et le chat. Approche en aromathérapie

Les parasites externes chez le chien et le chat. Approche en aromathérapie

 

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Article élaboré en collaboration avec
Caroline URBAIN,
comportementaliste et ostéopathe canin et félin, Saint Oyen, 71260 Montbellet, 06.71.91.69.35

L’arrivée du printemps favorise le développement des parasites externes ( puces, tiques ) chez nos fidèles compagnons.

Les puces entraînent des désagréments liés à leurs piqûres ( démangeaisons, allergies, infections localisées ) et leur ingestion par l’animal peut être à l’origine d’une infestation par certains vers intestinaux.

Chez le chien :

Les tiques sont vectrices de maladies parmi lesquelles la piroplasmose.

Un autre parasite, plus aérien, menace le bien-être de nos compagnons à 4 pattes : Le moustique, et plus particulièrement la femelle phlébotome, vectrice de la leishmaniose ; sa présence est assez spécifique du pourtour méditerranéen mais à présent, les cas de leishmaniose se multiplient en Europe du nord.

La plupart des molécules présentes sur le marché étant à visée curative, il paraît opportun de ne les utiliser qu’en cas d’infestation massive ;

L’aromathérapie permet une prévention globale contre l’ensemble de ces parasites ; en effet, l’action naturellement répulsive des molécules aromatiques éloigne tous types de parasites.

Ainsi, nous pouvons élaborer la formule suivante :

HE Tea tree ( Melaleuca alternifolia )6 %
HE Géranium ( Pelargonium grav. )6 %
HE Lavande ( Lavandula off. )6 %
HE Citronnelle ( Cymbopogon nardus )2 %
HV Macadamia ( ou autre HV ) 80 %

administrée localement sous forme de gouttes ( 1 ml pour le chien de moins de 10kg, 2 ml pour le chien de plus de 10 kg, répartis autour du cou et en plusieurs points le long de la colonne vertébrale de l’animal ) 1 à 2 fois par mois selon l’activité du chien ; on peut également mélanger quelques gouttes de ce mélange au shampoing, à condition de prendre garde de ne pas mettre de ce mélange dans les yeux de l’animal.

La meilleure prévention reste l’inspection de votre animal chaque soir pour lui retirer une éventuelle tique ( Il existe pour cela des crochets spécifiques ).

L’huile végétale de Margousier ( Neem ) :

A noter que l’huile végétale classique peut être remplacée par l’huile végétale de Margousier ( aussi appelé Neem – Azadirachta indica ), assez peu courante, mais naturellement répulsive.

Cette huile végétale a l’inconvénient de se solidifier à une température inférieure à 25°c ; il convient donc de la réchauffer sous un filet d’eau tiède pour qu’elle retrouve son état liquide.

Cette huile peut également être mélangée au shampoing ( exemple pour 200ml de shampoing : 20 ml d’huile végétale de Margousier ).

Chez le chat :

L’utilisation des huiles essentielles est à proscrire chez le chat; en effet, les félins ne sont pas habilités à métaboliser les molécules aromatiques. Il est par conséquent plus difficile d’élaborer une formule végétale…
L’huile végétale de Margousier peut être utilisée seule – sans ajout d’huiles essentielles, toxiques chez le chat- :Comme précisé ci-dessus, cette huile végétale a l’inconvénient de se solidifier à une température inférieure à 25°c ; il convient donc de la réchauffer sous un filet d’eau tiède pour qu’elle retrouve son état liquide. On peut ensuite mettre une petite quantité d’huile sur les mains, et frotter le chat à rebrousse-poil. Cette opération est à faire chaque semaine.

Pharmacie de la barre
13, rue Mathieu
71000 Mâcon