Le stress, comment ça marche ?

Le stress, comment ça marche ?

 

C’est Hans Selye, médecin canadien ( mais d’origine autrichienne ) ( 1907-1982 ), qui a le premier étudié le « syndrome général d’adaptation » aussi appelé « stress » :

stress6

Le stress est une réaction de l’organisme à un stimulus; l’organisme passe alors par une première phase, puis, selon la durée de l’exposition au stress, par une deuxième puis une troisième phase :

1/ Phase d’alarme = Réaction immédiate = Urgence = Flight or fight :

Le stimulus stressant est accueilli comme une menace par l’organisme, qui réagit immédiatement : le système sympathique, par l’intermédiaire des médullo-surrénales, se met à sécréter de l’adrénaline et de la noradrénaline. Cette sécrétion déclenche une série de modifications physiologiques : augmentation de la pression artérielle, du débit cardiaque, dilatation des bronches, des pupilles, mise à disposition importante de glucose…

Si le stress s’arrête après une courte durée, l’organisme retrouve rapidement son équilibre physiologique; sinon… il entre en…
3D Character with head in hands, sitting on the word Stress
2/ Phase de résistance = Endurance :

Les cortico-surrénales prennent le relais des médullo-surrénales et sécrètent du cortisol, maintenant un taux élevé de glucose.
C’est le système hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien qui entre en jeu, via la CRH et l’ ACTH.
L’organisme est en souffrance, des symptômes apparaissent ( anxiété, angoisse, irritabilité ).
Si cette phase perdure, le système d’autorégulation de synthèse hormonale est dépassé, la machine s’emballe…

stress11

 

3/ Phase d’épuisement : Burn-out :

Les capacités énergétiques de l’organisme sont épuisées. On observe une dérégulation de plusieurs systèmes neuronaux et endocriniens, entraînant une augmentation constante du taux de glucocorticoïdes ( cortisol entre autres ) et une baisse du rétrocontrôle négatif des glucocorticoïdes sur l’axe hypothalamo-hypophysaire.
L’organisme voit ses possibilités dépassées, c’est l’épuisement, favorisant l’apparition de pathologies :
Patho-somatiques : Hypertension artérielle, athérosclérose, infarctus du myocarde, troubles du transit, ulcère, diabète, obésité, eczéma, psoriasis.
Psychologiques : Indifférence, introversion, résignation, dépression, anorexie mentale, troubles anxieux.
Troubles du comportement socioprofessionnel : Irritabilité, burn-out, entraînant un risque accru d’accident au travail.
L’organisme « fait des économies » sur certaines fonctions « mangeuses d’énergie » : Croissance, reproduction, entraînant ainsi des arrêts de croissance chez les enfants, des baisses de fertilité chez les adultes, une disparition transitoire des règles chez les femmes.

 

Nous terminerons cet article par quelques mots de Hans Selye, concernant ses études sur le stress :
« […] L’idée du concept de stress et du syndrome général d’adaptation (S.G.A.) m’est venue en 1925, alors que j’étudiais la médecine à l’Université de Prague. […] Je ne pouvais comprendre pourquoi, dès l’aube de l’histoire de la médecine, des médecins ont concentré tous leurs efforts sur la reconnaissance de maladies particulières et la découverte de remèdes spécifiques sans prêter aucune attention à quelque chose de beaucoup plus évident:  » le syndrome du simple fait d’être malade « .

S. Meysson
Pharmacien
Pharmacie de la barre
71000 Mâcon
www.pharmaciedelabarre.com

Sources :
Journal du CNRS
Neurosciences & comportements
Neuro-endocrinologie du stress

Shares
Share This